Du Dakar aux autoroutes : quand les pneus changent la donne

​​​Les pneus mettent la gomme

Audi Magazine

Des pistes du Rallye Dakar aux chaussées de Belgique en passant par le paddock de Francorchamps, tous les conducteurs connaissent l’importance des pneumatiques dans les performances de leur véhicule. Retour sur les crevaisons décisives qui ont scellé la victoire d’Audi dans le Dakar 2024, et sur les nouvelles technologies qui transforment nos sensations de conduite.

​​​Les pneus mettent la gomme
Dakar, un final en pneu majeur

Dakar, un final en pneu majeur

Une première victoire pour Audi, après à peine trois années de présence dans la course, et un Carlos Sainz inusable titré pour la quatrième fois. Le bilan du Dakar 2024, largement positif, ferait presque oublier les frayeurs des dernières étapes, au fil desquelles les crevaisons ont rythmé le duel haletant entre le vainqueur espagnol, son dauphin le belge Guillaume de Mévius et le français Sébastien Loeb. Trois crevaisons pour Sainz dans la 10ème étape, sauvé sur le fil par ses coéquipiers Stéphane Peterhansel et Mattias Ekström, permirent à Loeb de se rapprocher au général à 13’22’’ à l’aube des 420 kilomètres de l’avant-dernière spéciale. Deux crevaisons sur les impitoyables cailloux du désert saoudien et un triangle de suspension cassé eurent pourtant raison de ses espoirs et le laissent sur la troisième marche du podium. Un suspens à couper le souffle qui montre s’il le fallait que les pneumatiques restent un élément déterminant. Et ce malgré les immenses progrès technologiques accomplis ces dernières années.

Des pneus connectés

Des pneus connectés

La plus grande avancée de l’histoire récente du pneu est à chercher du côté de la digitalisation. Le développement des capteurs et des senseurs a permis l’émergence de pneus connectés qui seront sans doute bientôt la norme sur tous les véhicules. Grâce aux données qu’ils récoltent, ils peuvent informer en temps réel non seulement sur leur pression ou sur leur température, mais également optimiser la consommation de carburant ainsi que la vitesse de conduite en renseignant sur l’état du revêtement ou sur les conditions d’adhérence de la route. Ils peuvent de plus faire remonter vers une base de données centrale la présence de trous ou de défauts sur la chaussée, améliorant ainsi la sécurité des autres conducteurs. Audi a déjà ouvert la voie de ces technologies sur son concept AI:TRAIL quattro, un véhicule tout-terrain électrique qui anticipe le futur de l’automobile et dont les pneus intègrent un dispositif de régulation variable de la pression contrôlé par des capteurs optiques. Ces derniers sont liés au système ESC (Electronic Stability Control) et analysent l’état du revêtement pour ajuster en conséquence la pression, par exemple en la réduisant sur le sable afin d’accroitre la surface de contact du pneu, et en l’augmentant à nouveau sur l’asphalte pour plus de stabilité.

Recyclage et circularité

Recyclage et circularité

La durabilité est un sujet bouillant pour l’industrie du pneu qui travaille historiquement, non seulement avec du caoutchouc naturel mais aussi avec des composants chimiques relativement polluants. Les temps changent cependant et les plus grandes marques multiplient les efforts pour mettre au point des matériaux de substitution. C’est le cas du pneu révolutionnaire Vision imaginé par Michelin en s’inspirant de coraux capables de se régénérer. Totalement recyclable, fabriqué à partir de matières premières renouvelables ou recyclées, sa bande de roulement peut être rechargée par impression 3D. La culture du caoutchouc elle-même fait l’objet de nouvelles approches plus respectueuses de l’environnement. Le label ISCC (International Sustainability and Carbon Certification), qui garantit de faibles taux d’émissions de CO2, a ainsi été attribué aux plantations du géant Bridgestone. Pour la saison de F1 2024, Pirelli ne fournira pour sa part que des pneumatiques certifiés par le Forest Stewardship Council (FSC).

Sur la route de l’espace

Sur la route de l’espace

Des pneus sans air, et donc sans crevaison. C’est le rêve devenu réalité chez Michelin avec les Tweel, ces roues increvables spécialement conçues pour les utilitaires, les chariots élévateurs et autres golfettes. Le lunar rover de la Nasa se déplace sur la surface lunaire avec des pneumatiques du même acabit, mis au point par Bridgestone. Ces derniers sont d’ores et déjà utilisés sur notre bonne vieille terre par l’entreprise pétrolière nippone Idemistu Kosan qui en équipe ses véhicules électriques de maintenance. Michelin toujours est entré dans une phase de test grandeur nature de son modèle UPTIS (Unique Punctureproof Tire System), monté sur une cinquantaine de camionnettes de livraison roulant sur route ouverte. Selon l’entreprise française, 20 % des gommes actuelles sont détruites prématurément en raison de crevaisons. L’absence de chambre résoudrait ce problème avec à la clé une économie de 200 millions de pneus par an.

Ces articles vous intéresseront peut-être également