L’histoire d’Audi dans la grande Histoire des 24H du Mans
Audi Magazine
Les 24 Heures du Mans ont fêté leurs 100 ans. Mais savez qu’Audi a écrit l’un des plus beaux chapitres de cette histoire ? De 1999 à 2016, notre marque a remporté pas moins de 13 victoires. Les innovations techniques ? Les exploits humains ? Un livre vous raconte tout !
Les 10 et 11 juin, les 24 Heures du Mans ont fêté leur 100 ans d’existence. Un siècle de vie pour une épreuve devenue un véritable mythe. Au début des années 1920, l’ingénieur Georges Durand, le journaliste Charles Faroux et l’industriel Emile Coquille veulent organiser, au nom de l’Automobile Club de l’Ouest (ACO), une course qu’ils appellent Grand Prix d’Endurance. Alors que l’automobile est en plein développement, ils veulent en effet que les constructeurs puissent démontrer non seulement la vitesse, mais aussi la solidité et la fiabilité de leurs modèles. Alors pourquoi ne pas rouler pendant un jour entier, de jour comme de nuit, sans aucune interruption ? Le concept existe déjà, notamment aux États-Unis, mais la volonté est de l’implanter en France. Ainsi, les 24 Heures du Mans naissent en 1923 ! Elles feront d’ailleurs bientôt des émules en Europe, notamment avec les 24 Heures de Spa-Francorchamps dès 1924. Mais ça, c’est une autre histoire…
Revenons en Sarthe ! Dès le début, les 24 Heures du Mans apparaissent comme l’une des épreuves les plus difficiles au monde, mais elles sont aussi un fantastique banc d’essai pour l’automobile. Le revêtement des routes, les phares antibrouillard, la traction avant, les pneus radiaux, les freins à disque, l’aérodynamisme… On ne compte plus les progrès technologiques qui furent mis à l’épreuve aux 24 Heures du Mans.
Le Mans comme nouveau défi
Depuis le début des années ’80, Audi s’implique en sport automobile pour promouvoir ses produits et son slogan, « Vorsprung durch Technik ». L’image de la marque y a d’ailleurs énormément gagné ! Les célèbres quattro ont imposé la transmission intégrale comme une évidence en rallye, puis Audi en a fait de même aux États-Unis, d’abord sur la Course de côte de Pikes Peak puis sur les circuits. Par la suite, Audi a gagné dans le célèbre DTM en Allemagne puis sa période Supertourisme a permis aux anneaux de briller sur les circuits du monde entier. Mais l’Endurance reste un défi à relever… A la fin des années ’90, le vénérable Docteur Wolfgang Ullrich, qui dirige Audi Sport, parvient à convaincre ses supérieurs : Audi doit viser la victoire au Mans !
Pour le constructeur d’Ingolstadt, le challenge est de taille, car jamais encore l’équipe Audi Sport n’a construit un prototype avec une coque en fibre de carbone. Jusqu’à présent, les Audi de compétition ont toujours eu pour base un modèle existant. Ici, toute la voiture est à concevoir de A à Z, sans autres limites que celles du règlement.
Chez Audi, chaque programme en sport automobile porte un nom de code. Le développement d’un proto pour l’Endurance étant le huitième projet d’Audi Sport, il est baptisé en interne R8. Ce qui sera aussi le nom de la voiture… Mais la marque aux anneaux ne fait rien comme tout le monde. Le règlement technique autorise en effet deux types de prototypes : les « roadsters », qui sont ouverts, et les « coupés », avec un toit au-dessus de la tête du pilote. Ce programme étant prévu sur du très long terme, la marque aux anneaux ne veut négliger aucune opportunité. Et alors que la première R8 était une voiture ouverte, les ingénieurs décident de se lancer dans la fabrication d’une seconde voiture de course, cette fois coiffée d’un toit. Aux 24 Heures du Mans, quatre Audi sont donc engagées : deux R8R (le modèle roadster, donc…) via l’Audi Sport Team Joest et deux R8C (le coupé) préparées par Audi Sport UK.
Un podium dès la première année
L’édition 1999 des 24 Heures du Mans propose un plateau étourdissant : pas moins de 29 protos sont au départ avec l’engagement officiel de Toyota, BMW, Mercedes, Nissan et Audi. Les journalistes n’hésitent pas à parler de « la course du siècle ».
Grâce au lobbying du Belgian Audi Club, un Belge fait partie du contingent des pilotes : Didier Theys, qui est associé à Frank Biela et Emanuele Pirro. Onzième sur la grille de départ, le trio fait sensation en course. « Durant les 24 Heures, nos deux Audi se sont montrées incroyablement fiables pour une première », se souvient Didier. « À tel point que les R8R ont terminé le double tour d’horloge aux 3e et 4e places. Ce podium au Mans est un de mes plus beaux souvenirs ! »
Dès l’année suivante, en 2000, Audi revient en force et remporte déjà une première victoire avec le trio composé de Tom Kristensen, Emanuele Pirro et Frank Biela. Plus fort encore, les trois marches du podium sont monopolisées par des équipages Audi ! Remarquable d’efficacité, le prototype R8 permet non seulement à Audi de signer cinq succès en six ans, mais il impose aussi le slogan « Vorsprung durch Technik ». Dès 2001, l’Audi R8 est en effet propulsée par un bloc TFSI, soit un moteur turbocompressé à injection directe. Une innovation qui démontre toute ses qualités dans une course aussi longue et éprouvante que les 24 Heures du Mans.
Audi innove et Audi gagne
C’est probablement en 2006 qu’Audi réussit l’un de ses plus beaux coups sur les plans sportif et marketing. L’Audi R10 cache en effet dans ses entrailles un moteur… TDI ! À l’exception des ingénieurs d’Audi Sport, rares sont ceux qui croient vraiment au succès d’un tel projet. Même les pilotes sont sceptiques… « Je n’étais pas vraiment enchanté par l’idée de piloter un prototype diesel », nous confia un jour Tom Kristensen. « Jusqu’au jour où j’ai pris le volant de la R10 TDI. Cette voiture avait un couple phénoménal. L’accélération était tout simplement incroyable, bien plus forte que tout ce que j’avais pu connaître auparavant ! Et même si j’ai dû m’habituer à ne pratiquement plus entendre le moteur tourner, j’ai su que c’était une arme pour gagner. »
Le succès est immédiat : Audi remporte la course en 2006 et devient ainsi le premier constructeur à imposer une mécanique diesel au Mans. Six ans plus tard, en 2012, le constructeur d’Ingolstadt poursuit son incroyable tour de force en imposant un prototype hybride, la R18 e-tron quattro. Une fois encore, c’est une Première ! En tout, Audi a enlevé treize fois l’épreuve entre 2000 et 2014, permettant aussi à son pilote emblématique Tom Kristensen de devenir le recordman absolu de succès avec neuf triomphes, dont sept remportés au volant d’une Audi.
Durant toutes ces années, la marque a sans cesse développé de nouvelles technologies, que ce soit au niveau du moteur, des châssis, de l’aérodynamisme ou même… des phares. Ainsi, c’est au Mans qu’Audi a encore démontré tout son savoir-faire avec les phares LED, puis les phares au laser, que l’on retrouve aujourd’hui sur la plupart des Audi de série.
Un livre pour se souvenir
Après avoir joué un tel rôle dans l’épreuve, Audi a participé aux diverses célébrations du centenaire, qui se sont déroulées lors de la 91e édition les 10 et 11 juin, mais aussi dans le cadre de Le Mans Classic, une épreuve dédiée aux voitures historiques qui s’est tenue le premier week-end de juillet. Grâce aux 13 victoires d’Audi, les prototypes aux anneaux ont également eu une très belle place dans la Grande Exposition du Centenaire, qui a réuni environ 80 voitures mythiques dans le Musée des 24 Heures. Mais ce n’est pas tout !
Pour marquer le centenaire de cette course de légende, Audi Tradition a raconté les exploits de la marque par le biais d’un livre exceptionnel, sobrement intitulé « Audi at Le Mans ». Tout au long des 320 pages, sublimées par des images de très grande qualité, vous vous replongerez dans chaque édition disputée par la marque aux anneaux, avec des informations détaillées sur les pilotes et les voitures. Un ouvrage à ne pas manquer pour les amateurs d’Audi et de sport automobile !
