LIDAR montre la voie

XenomatiX, leader belge du LiDAR

Audi Magazine

Ces dernières années, les marques automobiles étudient activement le développement des véhicules autonomes. Pour rendre cette évolution possible, les voitures doivent être équipées de systèmes d'aide à la conduite capables de scanner l'environnement. En 2017, Audi a été le premier constructeur à utiliser le LiDAR, des faisceaux laser qui détectent les objets et évaluent précisément les distances, à bord de l'Audi A8. L'entreprise belge XenomatiX s'appuie sur cette technologie pour développer des systèmes d'aide à la conduite pour, entre autres, les véhicules autoguidés et les inspections routières.

Beaucoup de développements technologiques importants ont commencé dans un garage, et c'est également le cas pour XenomatiX. L'histoire de cette entreprise technologique à croissance rapide a commencé en 2012 dans un garage de Louvain, où trois experts en ingénierie optique effectuaient toutes sortes de tests avec la technologie LiDAR (Light Detection And Ranging ou Laser Imaging Detection And Ranging).

XenomatiX, leader belge du LiDAR
Filip Geuens, CEO XenomatiX

Silicon Valley

Filip Geuens (CEO XenomatiX) : « Notre société a été fondée par trois entrepreneurs qui ont observé avec grand intérêt les prototypes de véhicules autonomes de Google dans la Silicon Valley. Le capteur LiDAR de ces voitures envoie des impulsions laser en direction d'objets ou de surfaces, sur lesquelles elles sont réfléchies. La distance est calculée en fonction du temps écoulé entre l'émission de l'impulsion laser et la réception du reflet. Les fondateurs de XenomatiX considèrent que ce capteur, qui possède également une fonction de vision en profondeur, est la solution adéquate sur le plan technique pour les voitures autonomes, mais qu'il n'est pas adapté aux véhicules de série en raison de sa taille et de sa complexité. Ils ont donc décidé de se concentrer sur le développement d'une version plus compacte, qui peut être utilisée en combinaison avec des caméras et des radars. »

Véhicules autonomes

Véhicules autonomes

Entre-temps, les questions liées aux voitures autonomes se sont avérées plus complexes que prévu, un constat qui ralentit également son développement. Au début, par exemple, il n'existait pas de cadre juridique permettant de tester la technologie sur les routes publiques. Et aujourd'hui, il n'y a toujours pas d'autorisation légale pour les voitures autonomes dans notre pays. Par conséquent, une pionnière du LiDAR comme l'Audi A8 ne peut toujours pas passer au niveau 3 de conduite autonome en Belgique. Ce niveau permet à une voiture de freiner, d'accélérer, de s'arrêter complètement, d'accélérer à nouveau et de changer de voie, sans que vous ayez le volant entre les mains ou que vous touchiez les pédales.

Filip Geuens (CEO XenomatiX) : « De plus, la tolérance à l'égard des erreurs est encore très faible. Dès qu'une voiture autonome est impliquée dans un accident, les médias en parlent immédiatement. Il faudra donc encore du temps pour arriver à des voitures entièrement autonomes (niveau 5). C'est la raison pour laquelle XenomatiX propose aujourd'hui sa technologie LiDAR dans plusieurs autres domaines. L'un d'entre eux concerne les véhicules à guidage automatique (VGA), ou autoguidés, qui transportent des matériaux sans conducteur dans les entrepôts. Comme ces véhicules ne circulent pas sur la voie publique, la législation les concernant est beaucoup plus souple. Par conséquent, les VGA sont déjà largement utilisés dans l'industrie. Audi utilise également le LiDAR dans ses processus de production, par exemple pour tracer la ligne de production de l'Audi e-tron GT quattro par le biais de la numérisation 3D et de la réalité virtuelle. »

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Dégradations des routes

Dégradations des routes

La digitalisation des routes à des fins d'entretien et de contrôle de la qualité des infrastructures constitue une autre application. « Nos clients utilisent notre technologie LiDAR pour inspecter les routes au Japon, par exemple. Dans le nord du pays en particulier, où les hivers sont rudes et les dégâts causés par le gel importants, les autorités routières veulent inspecter plusieurs milliers de kilomètres en quelques semaines au printemps. Elles y arrivent avec notre capteur. Nous sommes également actifs dans ce domaine en Australie et en Amérique, mais aussi beaucoup plus près de chez nous. En 2023, une voiture équipée de la technologie LiDAR a parcouru les rues de l'arrondissement de Kessel-Lo, à Louvain, afin de cartographier digitalement tous les dommages subis par la chaussée. En outre, Xenomatix est également en train d'évaluer la qualité de 1 875 kilomètres de pistes cyclables dans la province du Brabant flamand et une partie d'Anvers, sur la base de l'engagement de la Région flamande à garantir une infrastructure cyclable plus sûre et plus accessible, aujourd'hui et à l'avenir », détaille Filip Geuens.

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La bonne mobilité, au bon moment

La bonne mobilité, au bon moment

Que pense Filip Geuens du futur de l'automobile ? Dans quelques années, monterons-nous dans des voitures partagées à conduite autonome qui nous emmèneront à destination sans embouteillages ? « Je pense que la mobilité partagée s'ajoutera à la mobilité individuelle. Notre société est passée d'une voiture par famille à plusieurs voitures, complétées aujourd'hui par des vélos électriques, des scooters et d'autres formes de mobilité. Ce n'est pas parce que nous avons accès à des voitures autonomes partagées que nous allons soudainement renoncer à nos propres voitures. Dans les villes, cela se produira toutefois, car cette tendance s'y manifeste déjà. Je m'attends également à ce que la consommation de mobilité augmente en raison des voitures autonomes. Si les gens choisissent aujourd'hui le bus comment moyen de transport alternatif pour leurs enfants afin d’aller à l'école, ils le feront à l'avenir par le biais de navettes autonomes parce qu'ils trouvent cela plus sûr. Surtout si c'est bon marché. Les gens voudront la bonne forme de mobilité au bon moment, c'est-à-dire l'accès à plusieurs types de mobilité. Nous devons également continuer à nous demander comment parvenir à une mobilité plus écologique. »

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