Audi Brussels veut stimuler la biodiversité

Audi Brussels veut stimuler
la biodiversité sur son site

Audi Magazine

Rendre sa production plus durable. Voilà l’objectif que s’est fixé le groupe Audi, pour toutes ses usines. Pour ce faire, elle a lancé un projet de grande envergure. Son nom ? Mission Zero. Son champ d’action gravite autour de quatre thèmes : la décarbonisation, l’utilisation de l’eau, la préservation des ressources et la biodiversité. Pour en savoir plus sur ce dernier point, nous avons rencontré Cathy Massart, qui aide Audi Brussels a diminuer son impact sur l’environnement.

Géologue de formation, Cathy Massart a longtemps travaillé sur des études concernant la pollution des sols. Et c’est ce bagage professionnel qui l’a un jour conduit à travailler chez Audi Brussels, sur le site de Forest. Également occupée par les permis environnementaux, Cathy consacre depuis près d’un an une partie de son temps à un autre thème, la biodiversité. Un sujet très important pour la marque aux quatre anneaux.

Audi Brussels veut stimuler  la biodiversité sur son site
En quoi Audi a-t-elle un rôle à jouer en matière de biodiversité ?

En quoi Audi a-t-elle un rôle à jouer en matière de biodiversité ?

Il est vrai que ce n’est pas l’un des premiers thèmes auxquels on pense quand on évoque la production de voitures. Il n’y a – à priori- pas de lien direct entre les deux, comme c’est le cas par exemple avec les émissions de CO2, l’utilisation des ressources ou de l’eau. Or même si ce n’est pas le cas d’Audi à Forest, de nombreuses usines sont installées sur des terrains qui étaient avant des champs ou des forêts. Nous voulons minimiser autant que possible notre influence sur notre environnement, et également tenter de mieux intégrer les usines dans leur cadre de vie visuel.

Sur quels facteurs devez-vous agir ?

En plus des émissions de CO2 ou de gaz par exemple, nous pouvons aussi agir sur la gestion des espaces verts, - en espaçant les tontes, en évitant le recours aux biocides et en privilégiant les essences indigènes. L’éclairage est également un facteur très important. La nuit, certaines zones des usines sont illuminées. Cela a un impact pour les maisons voisines, mais aussi pour la faune et la flore qui se trouve à proximité, comme les insectes, les chauves-souris, les renards…

Comment vous y prenez-vous ?

Comment vous y prenez-vous ?

Nous avons créé plusieurs groupes de travail, à l’échelle du groupe mais aussi à un niveau plus local, comme ici, à Bruxelles. En Allemagne, de nombreux spécialistes travaillent sur des thèmes liés à l’architecture ou à la gestion des espaces verts. Plusieurs usines collaborent également avec des chercheurs universitaires et partagent leurs connaissances avec nous.

En Belgique, nous travaillons avec Bee-O-Diversity. Il s’agit d’une entreprise belge qui nous conseille sur des installations favorables pour la biodiversité.

Vous avez justement lancé un projet avec eux.

Tout à fait. Bee-O-Diversity travaille beaucoup avec les abeilles, et nous avions déjà deux ruches présentes sur le site de Forest, installées par l’ancien directeur. Notre idée, c’est de voir ce que les abeilles peuvent nous enseigner sur la biodiversité du site en étudiant le pollen qu’elles ramènent. Nous pourrions ainsi mieux connaître ce qu’il y a autour de nous, quelles plantes les abeilles butinent et, surtout, savoir si elles disposent d’une végétation suffisante, et ce tout au long de l’année. En sachant cela, nous serons capables de mieux organiser nos plantations, afin que les abeilles aient plus de nourriture pendant les périodes où il y a moins de floraison. En faisant cela pour nos abeilles, nous pouvons aider les autres insectes des environs et les encourager à venir se nourrir auprès des plantes situées sur le site de l’usine.

Les premiers résultats sont-ils encourageants ?

Les premiers résultats sont-ils encourageants ?

Par rapport à la variété de plantes butinées, nous nous situons juste en-dessous de la moyenne belge. Nous pouvons déjà affirmer que les abeilles disposent d’une nourriture assez diversifiée. Nous attendons encore les résultats de l’automne et de l’hiver pour pouvoir affiner le résultat des premiers échantillons.

La plupart des autres sites (allemand, hongrois, mexicain…) disposent de plus de grands espaces. Comment Audi Brussels, basé en ville, peut-il aider sur la biodiversité ?

Dans notre cas, nous sommes dans une approche urbaine de la biodiversité. À Forest, seuls 4 % du site sont répertoriés comme zones vertes. Chaque mètre carré compte et il faut donc les utiliser au mieux. Cette limite fait cependant notre force, car elle nous oblige à penser différemment, et pas seulement en matière de grands espaces, de champs ou de forêts. Nous nous concentrons plus sur la préservation et l’amélioration du maillage vert, c’est-à-dire avoir le plus possible de zones vertes qui se touchent, ce qui est favorable pour la circulation des animaux.

Le site de Bruxelles peut en quelque sorte servir de laboratoire pour la biodiversité urbaine. Comme nous n’avons pas beaucoup de surface au sol, nous pouvons par exemple étudier le développement de la biodiversité verticale plutôt que horizontale. Notre action dans ce domaine est donc aussi un vrai challenge d’innovation.

Quelles sont les réactions des collaborateurs ?

Quelles sont les réactions des collaborateurs ?

D’un point de vue général, les retours que nous avons sont vraiment très positifs. Nous communiquons avec eux, car les efforts en matière de biodiversité auront un impact à terme sur la gestion de l’entreprise et, nous l’espérons surtout, sur le bien être des collaborateurs par la mise en place de zones vertes plus propices à la détente. Nous voulons vraiment les impliquer et développer leur sensibilité par rapport à ce thème, afin de modifier les comportements. Nous appliquons par exemple une gestion différenciée des pelouses. Désormais, l’herbe n’est plus coupée à ras et certains coins ne sont pas tondus, ce qui permet de garder certaines fleurs et plantes plus longtemps. Si nos collaborateurs voient cela, ils reproduiront peut-être la même méthode dans leur jardin. J’ai moi-même déjà changé à ce niveau-là. Si mon voisin ou mon collègue font pareil, c’est le meilleur moyen d’installer de nouvelles habitudes.

Avez-vous des objectifs très précis dans votre travail ?

Il y a des objectifs communs d’Audi pour tous les sites, car le but est vraiment que le groupe travaille ensemble à l’amélioration de la biodiversité. Le projet n’en est qu’à ses débuts et son avancée a été quelque peu ralentie en raison de la pandémie. Dès lors, ces objectifs n’ont pas encore été totalement définis. J’aimerais vous parler de tous les projets qui existent, mais c’est encore un petit secret pour le moment. Si vous me reposez la question dans un an, je pourrai vous en parler en long et en large.

Et bien, le rendez-vous est pris !

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