Changer de vue en un clic : Morrow invente lunettes du futur

Morrow invente la lentille auto focale

Audi Magazine

Passer de la vision proche à la vision lointaine en un clin d’œil, d’une simple pression sur un bouton. La start-up belge Morrow a mis au point une lentille auto focale innovante et totalement inédite qui va modifier en profondeur la vie des porteurs de lunettes, y compris au volant où il sera désormais plus facile de consulter son GPS en gardant les yeux sur la route. Découverte d’une technologie qui vous en met plein la vue.

Morrow invente la lentille auto focale
De près comme de loin

De près comme de loin

Ceux qui conduisent avec des lunettes de vue le savent, tout se déroule à merveille jusqu’au moment de vérifier dans le rétroviseur si la voie est libre avant de déboiter. Même avec des verres progressifs, le passage à la vision proche demande un temps d’ajustement et les contours sont souvent flous. Jelle De Smet et Paul Marchal ont combiné leurs expériences dans le domaine des nanotechnologies et de l’électronique pour résoudre ce problème – et tous ceux liés aux limites des verres progressifs. Leur start-up, Morrow, qui a vu le jour en 2016, est aujourd’hui la seule au monde à proposer leur invention, le verre auto focale. Dissimulé dans la branche des lunettes, un bouton invisible permet de modifier immédiatement la vision du porteur. Comme pour des verres classiques, les réglages sont personnalisés, selon une prescription ophtalmologique habituelle, et on passe de son confort de lecture à son confort de vision lointaine sans effort. La qualité générale de la perception est également améliorée, avec une zone de vision nettement plus large et plus nette.

Le cristal qui change tout

Le cristal qui change tout

Le secret des lunettes Morrow est de disposer de deux lentilles optiques ultra précises à coupe fine, alors que les verres multifocaux que nous connaissons ne comportent qu’une seule couche. Entre ces deux lentilles, on trouve une incrustation d’une des innovations majeures de Morrow, un Cristal Liquide Actif. Lorsqu’on appuie sur le bouton de la monture, une décharge électrique parcourt la lentille et indique au cristal de réfracter la lumière d’une manière prédéfinie. Le passage d’une vision à l’autre se fait en 600 millisecondes, avec une mise au point plus précise et plus large. « Il nous a fallu plusieurs années pour parvenir au bon résultat », ajoute Paul Marchal. « Le plus difficile a été de combiner le plastique avec le cristal liquide. Celui-ci est par définition complexe à maintenir en équilibre, or il doit rester vertical pour assurer une bonne vision. Nous avons démarré Morrow en 2016 et la première version des lunettes est sortie en 2021… C’est le temps qu’il nous a fallu pour réunir toutes les conditions avant de lancer la production ».

Dans les moindres détails

Dans les moindres détails

Les performances des verres Morrow reposent également sur l’utilisation des micro-puces nouvelle génération. La start-up s’est associée pour cela avec IMEC, le leader belge des nanotechnologies, afin de mettre au point un processeur totalement innovant capable de réguler avec précision la puissance électrique dispersée dans le Cristal Liquide Actif. Ce processeur assure de plus la connexion des lunettes via Bluetooth 4.2 à tous les appareils intelligents – pour pouvoir contrôler l’état de la batterie, réaliser les mises à jour du logiciel de gestion des auto focales et permettre à l’utilisateur d’effectuer tous les diagnostics nécessaires à une utilisation optimale. Le cadre, qui contient notamment la batterie à charge rapide d’une autonomie d’environ 48h, est quant à lui imprimé en 3D à la commande. Il est équipé de quatre capteurs assurant une connexion continue entre la monture et les verres, même en cas de choc.

L’innovation à la belge

L’innovation à la belge

Sur le site de Morrow, Jelle De Smet et Paul Marchal ne manquent pas de rappeler à quel point l’innovation fait partie de l’ADN de notre pays. Moteur à combustion interne, tramway électrique ou saxophone, autant d’inventions 100 % belges dans la lignée desquelles il se placent volontiers avec leurs lunettes auto focales. C’est sans doute ce qui les a poussés à développer cette technologie au sein de leur propre start-up, comme le laisse entendre Paul Marchal : « Cela nous a donné plus de flexibilité et plus de force dans nos prises de décision. Il a évidemment fallu trouver des capitaux et des investisseurs, mais c’est la formule qui nous correspondait. Nous répondons à un vrai besoin et nous apportons une solution tangible, ce qui nous différencie de beaucoup de start-ups au profil parfois plus flou… Mais le fait que nous fabriquons du hardware, ce qui nécessite de faire appel à des sous-traitants hautement qualifiés et à des technologies très avancées, n’a rien d’une sinécure. Nous sommes d’autant plus fiers d’avoir pu mener le projet à terme. La seconde génération de lunettes Morrow arrivera courant 2023 et nous allons maintenant élargir notre marché hors de Belgique ». Le monde n’attend plus qu’eux pour y voir clair…

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