© The James Dyson Foundation
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Après les gaz à effet de serre, ce sont les particules fines qui sont dans le viseur des traqueurs de pollution. Une partie de ces micropolluants sont le résultat de l’usure des pneumatiques. Mais un collectif d’ingénieurs britanniques a déposé le brevet d’un appareil qui pourrait changer la donne.
Invisibles et pourtant particulièrement toxiques pour la faune et la flore marine – tout autant que pour les êtres humains – les microplastiques sont une source de pollution en constante augmentation depuis quelques années. Une récente étude commandée par l’Union européenne fait ainsi état d’un ‘smog’ de plus de 170 000 milliards de particules qui flottent dans les océans du monde entier. Si le rejet direct de déchets de plastique provenant de notre consommation courante (des bouteilles aux emballages en passant par les cosmétiques) en constitue la plus grande part, l’usure des pneumatiques arrive en seconde position. Les technologies de freinage régénératif et les motorisations électriques permettent d’ores et déjà de réduire l’impact environnemental lié aux frictions des freins et aux émissions de CO2 des moteurs thermiques, mais une solution réellement efficace au problème des microplastiques n’avait pas encore été trouvée. Jusqu’à l’arrivée des Britanniques du Tyre Collective…
© The Tyre Collective
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À chaque freinage, virage ou accélération, les pneumatiques perdent un peu de leur gomme. Lors des premières étapes de développement, le Tyre Collective a pu découvrir que le caoutchouc se charge positivement en électricité sous l’effet du frottement avec l’asphalte avant de s’échapper dans l’air. La start-up a donc conçu un appareil breveté qui se place derrière la roue et utilise à la fois un système d’aspiration et un système de captation électrostatique pour capturer les microparticules de plastiques et les stocker dans un réservoir. Positionné à proximité de l'endroit où le pneu rencontre la route, avec une garde au sol suffisante, le dispositif profite des différents flux d'air autour de la roue qui patine. Fixé sur la fusée d'essieu, libre de se déplacer et de tourner avec la suspension, et adaptable à tous les véhicules, il permet de récupérer environ 60% des particules en suspension. Une efficacité plus grande que celle d’un simple filtre à particule et avec surtout l’avantage de cibler spécifiquement les microplastiques et de les capter à la source. L’appareil permet de plus de récolter des données supplémentaires relatives à l’usure de la gomme. Des informations à même de faciliter la maintenance, par exemple en les transmettant à l’ordinateur de bord qui avertira ensuite le conducteur de la nécessité de remplacer les pneumatiques.
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Afin de rendre le projet totalement durable, Tyre Collective y a ajouté un volet circularité, en travaillant également sur la revalorisation des particules de caoutchouc récupérées. Ces dernières peuvent ainsi notamment être utilisées comme matériaux pour l’impression 3D ou pour la confection de revêtements routiers. Elles sont aussi parfaitement capables de remplacer, à un niveau de qualité équivalent voire supérieur, les particules de plastiques utilisées dans toute une série de processus industriels – pour fabriquer entre autres des semelles de chaussures, des tissus résistants haute performance, des toiles de tente… Le développement de cette dimension circulaire a nécessité la mise en place d’une cellule scientifique complète, qui étudie également les aspects toxicologiques et biochimiques des microplastiques. Une façon d’en réduire l’impact mais aussi d’en renforcer la compréhension, pour que nous roulions mieux, sur de meilleurs pneus, dans un air plus pur.
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