La Wallonie invente l’autoroute du futur
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La Wallonie invente l’autoroute du futur

La Wallonie invente l’autoroute du futur

La mobilité de demain sera placée sous le signe de la conduite autonome. Les véhicules communiqueront directement avec leur environnement et assureront eux-mêmes la sécurité et la fluidité du trafic. La Wallonie pose la première pierre de cette évolution majeure avec son Plan Lumières 4.0, porté par le consortium LuWa, qui modernise non seulement l’éclairage de 2 700 voies de circulation mais qui met également en place la première autoroute connectée d’Europe. Bienvenue sur les routes du futur !

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La Wallonie invente l’autoroute du futur

Que la lumière soit

76 % d’économies d’énergie, un éclairage qui s’adapte au trafic et à la météo, un réseau de capteurs capables de communiquer avec les véhicules… le tout dans la même enveloppe budgétaire que l’ancien réseau. Le plan lumières 4.0 est une véritable révolution dans le domaine de la mobilité, comme le confirme Alexia De Gyns, responsable de la communication de LuWa : « Le contrat que nous a confié la région wallonne a officiellement débuté le 15 février 2019. Il porte à la fois sur le financement, la conception, la modernisation et la maintenance – sur 20 ans – de l’éclairage des routes wallonnes. Les travaux sont déjà bien avancés puisque 70 000 points lumineux ont déjà été équipés des nouvelles lampes leds, sur les 100 000 qui seront à terme maintenus ». Les lampes leds, dont la lumière blanche est plus adaptée à l’œil humain, permettent aux conducteurs de mieux évaluer les distances. Elles sont également moins énergivores que les précédentes lampes au sodium. Couplée à un système de gestion intelligente de l’éclairage, leur installation va réduire à terme la consommation du réseau d’1,3 milliards de kWh, soit une baisse des émissions de CO2 de 166 000 tonnes sur 20 ans.

Voir et être vu

« La première mission du Plan Lumières 4.0 est d’éclairer bien et sans défaut ». poursuit Alexia De Gyns. « La sécurité des usagers est même améliorée. Grâce au 2 500 capteurs placés sur les routes, l’éclairage va désormais s’adapter aux conditions de circulation. Il sera renforcé en cas d’accident, sur les zones de travaux mais aussi sur les bretelles d’accès, ce qui facilitera la visibilité des véhicules et leur entrée dans le flux de circulation. Si un véhicule fantôme est présent – c’est à dire un véhicule roulant en sens inverse – les luminaires pourront clignoter afin d’avertir les automobilistes du danger ». Cette gradation de la luminosité en fonction du trafic ou de la météo (par temps pluvieux ou neigeux, l’intensité sera renforcée) est gérée depuis un centre de contrôle qui réceptionne les données des capteurs. « Nous n’allons pas allumer et éteindre les luminaires comme des arbres de Noël clignotants », précise avec humour Constant Winckel, Directeur Digital & Innovation. « La gradation de l’intensité lumineuse tient compte de l’analyse des flux de trafic. Les modifications se font par tranche de plusieurs dizaines de minutes sur les zones de circulation régulière. Mais, en cas de détection de véhicule, sur une bretelle par exemple, l’intensité augmente néanmoins immédiatement de 20 % directement. »

Un modèle durable

Les économies réalisées par le nouveau système intelligent sont suffisantes pour financer l’intégralité de la modernisation, souligne Alexia De Gyns : « Concrètement, l’enveloppe budgétaire de 600 millions qui était prévue pour l’entretien sur 20 ans reste la même, mais le système complet est totalement rénové. Avec des progrès du point de vue de la durabilité puisque nous réduisons aussi les impacts écologiques des luminaires. Les nouveaux éclairages tiennent ainsi particulièrement compte des zones Natura 2000 traversées, où ils sont réduits voire éteints pour préserver les écosystèmes naturels et la biodiversité. Les luminaires n’éclairent pas à l’horizontal, les mats sont également moins hauts et la température des couleurs moins nocive, tout cela pour réduire les pollutions lumineuses en respectant les cycles nocturnes et les comportements de la faune et de la flore. De façon générale, nous éclairons juste, au bon moment et à la bonne intensité, en fonction de l’environnement et de la spécificité des lieux.

Rouler intelligent

Connectés à une application IoT de gestion de l’espace urbain, les 2 500 capteurs du réseau ouvrent la voie à toute une série de services interactifs allant de la vidéoprotection aux panneaux à messages variables en passant par le pilotage des signalisations ou des bornes d’accès. Ils fourniront de plus une mesure précise de la consommation énergétique de l’éclairage. « Des UBR (Unité Bord de Route) vont également être déployées sur les autoroutes et les échangeurs de Wallonie », ajoute Constant Winckel. « Elles seront équipées de capteurs de trafic Bluetooth et de la technologie V2X (Vehicle-to-everything) grâce à laquelle les véhicules peuvent communiquer avec le réseau routier. Cela fera des autoroutes wallonnes les premières autoroutes connectées d’Europe. C’est une avancée majeure et nécessaire pour ouvrir la voie à la circulation des véhicules autonomes, mais aussi pour améliorer la gestion du trafic de façon globale ». Le futur est en route.