Dressr innove avec la location de vêtements premium en Belgique
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Dressr innove avec la location de vêtements premium en Belgique

Dressr innove avec la location de vêtements premium en Belgique

Lorsqu'elle a réalisé que les vêtements avaient un impact considérable sur l'environnement, Caroline Baeten a voulu faire les choses différemment. Elle a donc décidé de lancer une initiative tournée vers l'avenir, dans laquelle elle pourrait combiner ses deux grandes passions : la mode et la durabilité. Le résultat ? Dressr, une plateforme en ligne où l'on peut louer, par abonnement, des vêtements durables conçus principalement par des créateurs belges.

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Dressr innove avec la location de vêtements premium en Belgique

Lorsque nous rencontrons Caroline, cette dernière est en train de prendre une pause bien méritée entre deux rendez-vous. « Au départ, je voulais faire l'interview à l'entrepôt de Dressr, mais j'avais besoin d'un moment de détente à la maison », justifie-t-elle en riant. « Toute mon activité est organisée sur le même périmètre, c'est très pratique. L'entrepôt se trouve derrière la maison où je vis avec ma famille. Tout le stock qui est loué est exposé ici, est envoyé dans des boîtes réutilisables avant de revenir. De plus, un échange hebdomadaire a lieu avec la blanchisserie : nous recevons les articles propres et donnons les vêtements qui ont été portés. Voilà en quelques mots le système nerveux de notre entreprise. »

Sustainable Development Goals

Bien que cette Anversoise se soit toujours intéressée à la durabilité et à la mode, elle n'avait pas encore réuni les deux. Cette association voit le jour lorsqu'elle envisage une nouvelle carrière dans la mode, où elle veut contribuer à un monde plus durable. « Je travaillais dans le secteur digital, et l’une de mes missions concernait les Sustainable Development Goals, des objectifs de développement durable fixés par les Nations unies pour 2030 dans un rapport. Ce dernier illustrait que la mode est l'une des industries les plus polluantes au monde. Et ce, depuis la phase de production, qui entraîne de nombreuses émissions de CO2, en plus d'autres types de pollution. Les violations des droits de l'homme sont aussi souvent un gros problème dans ce secteur. En outre, à la fin du cycle de vie, les vêtements finissent sur une pile de déchets, tant dans l'industrie que chez les consommateurs. C'est la raison pour laquelle j'ai cherché un concept qui pourrait apporter un élément de solution, et j’en suis arrivée au modèle de location. Après tout, chaque vêtement a désormais plusieurs vies. Comme j'avais de l'expérience dans les start-ups, j'ai vu le potentiel et j'ai décidé de lancer Dressr. »

Une sélection stricte de marques

Dressr accorde bien sûr beaucoup d'attention aux marques qui sont proposées sur la plateforme. « D’après le rapport “Pulse of the Fashion Industry”, les marques de mode ne s'intéressent à un modèle de location qu'après avoir franchi les premières étapes en matière de durabilité. Logiquement, il ne peut donc pas y avoir de correspondance entre Dressr et une entreprise de fast-fashion. »

Outre les marques qui viennent spontanément frapper à sa porte, Caroline Baeten recherche des labels qui répondent à 3 critères importants. « Tout d'abord, la production doit être éthique. Ensuite, je ne travaille qu'avec des partenaires qui ont intégré la durabilité dans leur stratégie. Aucune entreprise n'est durable à 100 %, mais nous examinons ce qui a déjà été fait et quels sont les projets concrets. Un dernier critère est purement pratique : le vêtement doit viser une longue durée de vie, et pouvoir être porté ainsi que lavé plusieurs fois. Après tout, c'est ainsi que nous réalisons notre impact positif : nous veillons à ce que, en moyenne, chaque article soit porté plus souvent que lorsqu’il serait acheté par une seule personne. Normalement, nous créons un impact positif à partir du moment lorsqu'un article est porté plus de 10 fois, ce qui est facilement réalisable par le biais de la location. Dans une phase ultérieure, nous essayons de le vendre, car c'est une meilleure option que le recyclage ou l'upcycling. »

Le fait de proposer uniquement des marques locales est un choix délibéré de Dressr. La plateforme vous propose ainsi une gamme répartie entre 37 marques belges et 3 labels néerlandais.

L’importance des données

Pour affiner son modèle économique, Caroline s'appuie sur des données pertinentes. À cet effet, elle collabore avec plusieurs hautes écoles qui mènent des études. « Le dernier semestre, les étudiants de l'Antwerp Management School ont mis en place un projet de chaîne d'approvisionnement pour encore améliorer notre efficacité. Par exemple, les articles sont reliés à la plateforme par un code QR, afin que nous sachions toujours en temps réel où se trouve chaque vêtement. Cela nous permettra de tirer des enseignements lorsque nous passerons à un niveau supérieur. Une autre étude menée par Universiteit Antwerpen porte sur l'impact de Dressr. Ici, les séances de port sont mesurées pour déterminer combien de CO2 et d'eau sont économisés grâce à notre location. J’expérimente également moi-même en continu. Jusqu'à présent, nous travaillions avec une formule qui permettait aux gens de conserver les vêtements pendant au moins 25 jours, mais cela était difficile à gérer. Par conséquent, nous allons bientôt arrêter ces restrictions et observer le comportement "naturel" des consommateurs pendant une période de 6 mois. Sur cette base, nous pourrons encore nous améliorer. »

Un futur radieux sous toutes les coutures

Parallèlement, Caroline lance déjà de nouveaux projets pour Dressr. « Cette année, nous allons introduire notre concept aux Pays-Bas, où la location de vêtements est déjà bien établie. De cette façon, nous serons en mesure d'apporter une nouvelle offre sur le marché là-bas aussi. Je rêve également de proposer un jour des produits vintage de luxe et d'organiser des collaborations avec d'autres marques. Enfin, je voudrais aussi faire quelque chose avec les tissus des articles arrivés en fin de vie ou endommagés, en concertation avec le créateur original de l'article en question. Pour cela, je pense collaborer avec quelqu'un comme Juliet Bonhomme, qui est très douée pour l'upcycling. Elle pourrait, par exemple, s'en servir pour fabriquer des pièces uniques sous le nom de Dressr. » Les grandes opportunités ne manquent donc pas.