Les ponts, les éoliennes, les bâtiments, les meubles, les voitures... contiennent tous de l'acier. Ce matériau est littéralement l'un des piliers de notre société. Cependant, sa production exerce une forte pression sur notre environnement, car elle engendre d'importantes émissions de gaz à effet de serre. Le fabricant de meubles d'extérieur Vestre et Audi font partie des entreprises qui explorent des méthodes de production alternatives.
L'acier est l'un des matériaux de construction les plus importants de notre époque, mais malheureusement aussi l'une des plus grandes sources d'émissions de CO₂. Pour chaque tonne d'acier produite, plus d'une tonne et demie de CO₂ est libérée par la combustion du coke dans la fonderie, ce qui rend cette industrie responsable de 9 % des émissions mondiales. Des émissions qu'il faut absolument réduire dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. Le recyclage de l'acier est une possibilité pour y arriver. Mais la quantité de ferraille disponible aujourd'hui ne suffit qu'à répondre à un quart de la demande mondiale. Une autre option qui gagne énormément en importance est de passer à une production d'acier plus durable.
Des lieux de rencontre durables
« Chacun peut sauver le monde. Un peu. » Voilà la devise de l'entreprise suédoise Vestre. Depuis 1947, le fabricant de mobilier d'extérieur crée des lieux de rencontre durables qui rassemblent les gens dans les villes, les parcs ou d'autres lieux de l'espace public : principalement des bancs et des tables dans toutes sortes de modèles. Malgré ses fortes émissions de gaz à effet de serre, l'acier reste un matériau essentiel pour l'entreprise. Mais sur la base de son engagement écologique, Vestre a trouvé une solution en collaboration avec le sidérurgiste suédois SSAB, qui remplace le coke par de l'hydrogène dans son processus de production. De cette manière, Vestre vise non seulement à offrir un produit durable, mais aussi à encourager d'autres entreprises à adopter ce type d'acier. « Nous voulons être reconnus comme l'entreprise d'ameublement la plus durable au monde et souhaitons encourager la transition vers des matériaux et des méthodes de production plus durables. Pour y parvenir, nous devons montrer la voie. Selon les premières estimations, le passage à l'acier sans fossile pourrait réduire notre empreinte carbone globale d'environ 60 % », déclare Øyvind Bjørnstad, Chief Sustainability Officer (CSO) chez Vestre.
TELLUS
Le résultat de la collaboration entre Vestre et SSAB a été lancé en juin 2023. Il s'agit de TELLUS, le premier banc en acier au monde sans émission de CO₂. En latin, ce nom signifie « Terre », un joli clin d'œil à la nature écologique de cet objet innovant. Emma Olbers, designer : « L'objectif était de créer un banc avec le moins d'émissions possible. Un banc urbain destiné aux espaces publics doit pouvoir résister à des manipulations brutales, d'où la nécessité d'une construction solide. Nous avons tout mis en œuvre pour utiliser le moins de matériaux possible, avec une résistance maximale. Pour moi, le résultat devait avoir un aspect métallique, mais aussi être accueillant. D'où les accoudoirs larges, visuellement attrayants et fonctionnels, qui offrent un espace pour une tasse de café. »
The Plus
Vestre souhaitait que son engagement en faveur de la durabilité se traduise dans l'ensemble de son entreprise, jusque dans la conception du nouveau bâtiment de l'entreprise en 2022 : The Plus. Au lieu d'une structure en béton dans une zone industrielle, c'est une structure en bois (en forme de signe plus) qui a été choisie dans une forêt à la frontière entre la Suède et la Norvège. Il s'agit d'une maison passive à haut rendement énergétique, dotée d'un toit vert, de 900 panneaux solaires et de pompes à chaleur. De plus, de gros efforts sont faits pour que les arbres de la forêt environnante poussent aussi près que possible du bâtiment. En outre, les façades sont revêtues de bois de mélèze brûlé, une méthode qui rend le matériau pratiquement sans entretien, résistant au feu et à la moisissure. Selon Vestre, The Plus serait ainsi « l'usine de meubles la plus respectueuse de l'environnement au monde », avec 55 % d'émissions en moins provenant de l'énergie et des matériaux par rapport à un bâtiment comparable.
Des modèles Audi neutres en CO₂
Audi partage le même engagement en faveur de la neutralité carbone, tant pour les produits que pour les processus commerciaux. Depuis janvier 2021, toutes les voitures 100 % électriques de la marque sont produites selon un processus neutre en carbone. Diverses mesures ont été prises à cet effet, tant au niveau de la chaîne d'approvisionnement que de la production et de la logistique. L'objectif est ambitieux : Audi souhaite parvenir à une production neutre en carbone sur tous ses sites d'ici 2025. En 2018, un programme a été lancé pour décarboniser la chaîne d'approvisionnement. À cette fin, Audi Procurement a choisi des énergies vertes, de l'aluminium et de l'acier à plus faibles émissions de carbone, sans oublier les options offertes par le recyclage. De cette manière, rien que pour 2021, plus de 480 000 tonnes de CO₂ ont été supprimées dans la chaîne d'approvisionnement.
De l’acier recyclé pour l’Audi A4
Dans le cadre du projet MaterialLoop, Audi étudie avec 15 partenaires la réutilisation des matériaux retirés des voitures à la fin de leur cycle de vie. Le premier constat ne s’est pas fait attendre : une grande partie de l'acier récupéré et ensuite recyclé peut être utilisé dans de nouveaux modèles. Lors d'un premier essai, six bobines d'acier ont été produites avec environ 12 % de matériaux secondaires issus de MaterialLoop. Ces bobines répondent aux normes de qualité élevées d'Audi et peuvent être utilisées pour les composants structurels les plus exigeants. Audi prévoit d'utiliser ces bobines pour la production de quelque 15 000 pièces de l'Audi A4 dans l'usine d'Ingolstadt. En outre, grâce à cette recherche, la proportion d'acier recyclé dans la bobine peut encore être augmentée. Pour l'aluminium, une initiative similaire est en cours avec le projet Aluminium Closed Loop. En convertissant les déchets de production en aluminium, plus de 195 000 tonnes d'émissions de CO₂ ont été supprimées sur les sites d'Ingolstadt, de Neckarsulm, de Győr et de Bratislava.