Les vitres de voiture endommagées, qui sont aujourd'hui essentiellement recyclées pour d'autres applications, peuvent-elles également être utilisées pour produire de nouvelles vitres ? Sur la base de cette question, Audi et ses entreprises partenaires Reiling Glas Recycling, Saint-Gobain Glass et Saint-Gobain Sekurit ont lancé ensemble un projet pilote. Si l'expérience s'avère concluante, les vitres produites de cette manière seront utilisées pour l'Audi Q4 e-tron.
Ces dernières années ont vu la naissance d’une prise de conscience générale : nos matières premières ne sont pas inépuisables, nous devons donc les utiliser efficacement. De son côté, Audi se préoccupe également de la recyclabilité des matériaux utilisés, et ce dès la phase de développement et de conception de chaque voiture. Sa réflexion est la suivante : « Ce sont les matériaux non utilisés qui protègent le plus l'environnement ». En partant de ce principe, Audi attache une grande importance au développement durable des produits et recherche constamment des possibilités d'améliorer la recyclabilité et d'économiser des matériaux. Le projet pilote sur la réutilisation des vitres de voitures en fin de vie s'inscrit pleinement dans cette optique.
30 % de CO2 en moins
Les vitres de voitures en fin de vie offrent déjà un grand potentiel : actuellement, une grande partie est transformée, par exemple, en bouteilles ou en matériaux d'isolation. Si Audi concrétise son projet pilote de reconvertir les vitres endommagées des voitures en vitres neuves, les avantages seront nombreux. Par exemple, le vitrage automobile de haute qualité sera préservé, et le recyclage permettra de réduire jusqu'à 30 % les émissions de CO2 par rapport à la production de verre neuf. En outre, moins d'énergie et de matières premières seront nécessaires pour produire de nouvelles fenêtres, ce qui pourra réduire la demande de matières premières, comme le sable de quartz. « Notre objectif est d'utiliser des matériaux secondaires dès que cela est techniquement possible et économiquement réalisable. Nous privilégions l’introduction de matériaux immédiatement disponibles en circuit fermé », explique Marco Philippi, responsable Procurement Strategy chez Audi. « Actuellement, les anciennes vitres de voitures ne sont pas encore utilisées pour en fabriquer de nouvelles. Nous voulons changer cela. »
Durabiliser la chaîne de création de valeur
Pour ce projet, Audi compte sur la collaboration avec les fournisseurs pour développer de nouveaux circuits de matériaux et rendre la chaîne de création de valeur plus durable. La première étape du processus commence chez les concessionnaires de Volkswagen Group. Lorsqu'une vitre de voiture est irréparable, elle est remplacée et livrée à l'entreprise Original Teile Logistik GmbH & Co. KG. de Volkswagen. De là, la vitre est ensuite acheminée vers Reiling Glas Recycling, où le verre est brisé en petits morceaux. Au cours du processus, toutes sortes d'éléments tels que le plastique, les matériaux de bordure, les métaux et les fils (filament de chauffage, câbles d'antenne) sont éliminés.
La deuxième étape se déroule chez Saint-Gobain Glass à Herzogenrath, en Allemagne. Ici, les granulés de verre sont séparés en fonction de leur origine et de leur couleur, puis stockés. En effet, la production d'un nouveau verre de base nécessite le recyclat de verre le plus pur et le plus homogène. Saint-Gobain Glass mélange ensuite le recyclat avec, entre autres, du sable quartzeux, du carbonate de soude et de la craie, c’est-à-dire les composants de base du verre. Actuellement, la quantité de recyclats se situe entre 30 et 50 % par rapport aux autres matériaux. À partir de ce matériau, le verre plat est d'abord produit sous forme de rectangles d'environ 3 x 6 mètres chacun. Saint-Gobain Sekurit en fait du verre automobile par le biais d’une étape supplémentaire.
Audi Q4 e-tron
Dans un premier temps, les trois entreprises partenaires ont décidé de tester le processus pendant un an afin d’étudier la qualité, la stabilité et le coût des matériaux. Si le résultat est concluant, vous regarderez peut-être la route à travers ce vitrage automobile d’une nouvelle ère à bord de votre prochain SUV électrique. Actuellement, jusqu'à 27 composants de l'Audi Q4 e-tron sont déjà fabriqués à partir de matériaux recyclés, par exemple des déchets de production industrielle. Les pièces en plastique, en particulier, doivent répondre à des exigences strictes en termes de résistance à la chaleur, de stabilité dimensionnelle et de qualité pendant toute la durée de vie du véhicule. À l'extérieur, il s'agit de pièces telles que le « support avant » : une pièce à laquelle sont fixés certains éléments de refroidissement, les phares ou le pare-chocs et qui doit répondre à des exigences mécaniques particulièrement élevées. En outre, une grande partie des supports de phares, des revêtements de passages de roues, des couvertures d'ailes, des revêtements de sol et des spoilers de roues sont également fabriqués à partir de matières premières secondaires.