Les effets positifs de la capture du CO₂
Audi Belgique Sustainability
Les effets positifs de la capture du CO₂

Les effets positifs de la capture du CO₂

En passant à la mobilité électrique, Audi et d'autres constructeurs automobiles prennent aujourd'hui des mesures significatives dans la lutte contre le changement climatique. Une autre initiative importante pour réduire les émissions de gaz à effet de serre consiste à filtrer et à stocker le carbone de l'air ou à récupérer le carbone des processus de production.

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Les effets positifs de la capture du CO₂

Au cours des 130 dernières années, la température moyenne de la Terre a augmenté de 1°C. C'est notamment pour cette raison que l'accord de Paris sur le climat a été signé par 195 pays en 2016, acceptant de maintenir le réchauffement en dessous de 2°C, et si possible en dessous de 1,5°C par rapport aux niveaux de la révolution préindustrielle. Pour y parvenir, l'Union européenne vise à réduire les émissions de CO₂ de 40 % d'ici à 2030. Selon l'initiative Science Based Targets (SBTi), une approche efficace consiste à combiner la réduction des émissions et l'élimination active des émissions de CO₂ par le biais d’un filtrage. De cette manière, les entreprises génèrent un impact positif sur le carbone d'un processus, éliminant ainsi plus de carbone de l'atmosphère qu'elles n'en émettent. Une fois le CO₂ éliminé de l'air, il peut être stocké dans des réservoirs souterrains tels que les gisements de pétrole et de gaz vides, ou réutilisé dans des processus industriels tels que la production de carburants renouvelables ou de matériaux de construction. Bien que ce processus soit encore coûteux, les avantages et les développements positifs sont prometteurs.

Islande, pays pionnier

Le 18 septembre 2021, juste à l'extérieur de la capitale islandaise Reykjavik, la première et la plus grande usine de captage et de stockage de CO₂ à grande échelle a été mise en service. Orca, c’est son nom, est le fruit d’une collaboration entre la société suisse Climeworks et la société islandaise Carbfix. Dans cette usine, de grands ventilateurs aspirent le dioxyde de carbone de l'air et le capturent dans des filtres en forme d'éponge. Ceux-ci sont ensuite irradiés par la chaleur, ce qui libère le gaz. Ce dernier est alors mélangé à de l'eau et pompé profondément dans des grottes de basalte souterraines où, avec le temps, il se refroidit et se transforme en pierre gris foncé. En outre, le CO₂ capturé peut également être transformé en carburants neutres en carbone ou en d'autres produits durables. L'objectif d'Orca est d'éliminer 4 000 tonnes de CO₂ de l'air chaque année. Ce chiffre est évidemment limité, mais Orca est considéré comme un projet pionnier dont on peut tirer des leçons pour l'étendre ensuite à une plus grande échelle. Des installations similaires sont déjà prévues en Islande, en Écosse et au Texas, avec une capacité jusqu'à 25 fois supérieure à celle d'Orca.

Du gaz à l’éthanol

Plus près de nous, le sidérurgiste ArcelorMittal et le spécialiste de la capture du carbone LanzaTech ont lancé une installation commerciale CCU (pour Carbon Capture & Utilisation) à l'usine ArcelorMittal de Gand, la première de ce type pour l'industrie sidérurgique européenne. Les gaz industriels riches en carbone provenant des hauts fourneaux y sont capturés et convertis en éthanol (alcool) par fermentation, grâce au procédé biologique de LanzaTech. Cet éthanol, dont quelque 80 millions de litres seraient produits chaque année, peut ensuite être utilisé comme élément constitutif de toute une série de produits, notamment des carburants renouvelables, des matériaux d'emballage, des vêtements et même des parfums. Il s'agit d'une nouvelle étape importante vers l'utilisation circulaire du carbone, où les gaz ne sont plus considérés comme des déchets, mais comme des matières premières.

Marcher sur des nuages

Les chaussures de sport Cloudprime de la marque suisse « On » sont un exemple de produit à base de carbone issu de l'industrie sidérurgique. Cette entreprise explore l'utilisation du carbone comme matière première principale pour la semelle en mousse EVA de ses chaussures de sport. La mousse EVA CleanCloud™ est le résultat d'un partenariat avec LanzaTech, Borealis et Technip Energies. LanzaTech capte le monoxyde de carbone et le convertit en éthanol, qui est ensuite déshydraté pour créer de l'éthylène par Technip Energies. L'éthylène est par après polymérisé en EVA (éthylène-acétate de vinyle) par Borealis, sous la forme de petits granulés de plastique. Celles-ci constituent la base du matériau léger utilisé par On pour créer la mousse de ses chaussures. L'ambition d’On est d'apporter la technologie CleanCloud™ au plus grand nombre de consommateurs possible dans un avenir proche. « C'est une situation gagnant-gagnant : nous capturons les émissions avant qu'elles ne polluent notre atmosphère et nous nous distançons en même temps des matériaux fossiles », déclare Caspar Coppetti, cofondateur et coprésident exécutif d’On.