Un air de bonne qualité est primordial pour notre santé. C’est l’une des raisons pour lesquelles Audi met tout en œuvre afin de devenir 100 % neutre en carbone sur toute la ligne. Au-delà de ça, la densité de la population et de la circulation sont d’autres paramètres qui influent sur la qualité de l’air que nous respirons. Alors comment faire pour le purifier au maximum ? La solution se trouve peut-être… sur nos routes.
Selon les estimations, la Belgique compte plus de 150 000 km de surfaces routières. Si leur objectif premier est bien sûr de permettre aux personnes de se déplacer d’un point A à un point B, elles pourraient peut-être également remplir une mission sanitaire, en combattant les substances nocives présentes dans l’air, comme la suie. Telle est en tout cas l’hypothèse de base du mémoire de fin d’études rédigé par Arne Chantrain, présenté à l’université d’Anvers. Pour la démontrer, il a mesuré les bienfaits de l’utilisation du dioxyde de titane sur notre asphalte, et sa propension à dissoudre la suie.
Deux méthodologies à l’étude
Le dioxyde de titane est une nanosubstance capable de déclencher un processus chimique par le biais d'un rayonnement UV. L’action de ce dernier permet à cette substance d'utiliser l'énergie chimique dégagée afin de décomposer diverses substances nocives en substances liquides inoffensives. Si ces effets-là sont connus, personne n’avait encore examiné de cas en lien avec l’asphalte. Deux options ont été envisagées : mélanger le dioxyde de titane avec l'asphalte et verser les deux ensemble sur la route, ou pulvériser la substance directement sur l'asphalte.
Les deux méthodes ont chacune leurs avantages et leurs inconvénients, explique Arne. « Le dioxyde de titane présent dans l'asphalte agit beaucoup plus longtemps et se répand de manière durable. Cependant, il entre beaucoup moins en contact avec les rayonnements UV, réduisant fortement l'efficacité de la réaction chimique, qui atteint seulement 10 % environ. La pulvérisation, elle, interagit au maximum avec les rayonnements UV et s'avère efficace à 95 %. Et si le passage des voitures accélère l'élimination du dioxyde de titane, le spray peut toutefois facilement être réappliqué ultérieurement. Avec la méthode du mélange, seule la (re)construction est possible. »
Des conclusions prometteuses
Après quelques semaines d’étude, l’heure des résultats est venue. La conclusion d’Arne est sans équivoque : le dioxyde de titane est capable de dissoudre la suie sur une période relativement courte. Tous les échantillons vont dans ce sens. Pour que cela soit réalisable dans la pratique, des études de suivi sont évidemment nécessaires. Il faudra également déterminer si le dioxyde de titane est nocif pour l'asphalte à long terme. Cependant, aucun dommage visible n’a été constaté. De même, pas de risque observé pour les voitures, les maisons ou autres éléments situés à proximité des routes. Le potentiel d’avenir est donc évident.
La peinture donne un coup de fraîcheur à notre air
Outre les routes, les bâtiments peuvent aussi combattre la pollution de l’air, et plus précisément la peinture qui les recouvre. Actuellement, la peinture traditionnelle exerce un effet nocif, à cause des composants organiques volatiles qu’elle renferme. Pour les éliminer, la société Airlight a développé la peinture Airlite. Ce produit contient des nanoparticules – notamment du dioxyde de titane – qui décomposent les COV (composés organiques volatiles) et les polluants atmosphériques. L’action de la lumière est donc ici également déterminante. L’application de cette peinture réduit les polluants atmosphériques de 89 % et élimine 99,9 % des bactéries et des virus présents sur les surfaces traitées. Créée en partie grâce à des fonds européens, la peinture Airlite sera bientôt disponible sur tout le continent. Le développement à l’échelle mondiale est la prochaine étape.