L’élégance nautique selon Savile Boats
Entre élégance et performance, Benoît Loicq a décidé de ne pas choisir. Son rêve d’un bateau d’aviron à la fois œuvre d’art et objet sportif est devenu réalité, grâce notamment à l’apport d’étudiants habitués à concevoir des prototypes automobiles. Rencontre avec le fondateur de Savile Boats, à la croisée du design et de la technologie.
À la pointe du design
« L’eau est en quelque sorte le fil conducteur de ma vie. Elle gouverne à la fois mon métier – je suis licencié en sciences nautiques, officier de marine marchande et expert maritime – et ma passion – l’aviron ». En démarrant l’aventure Savile Boats il y a six ans, Benoît Loicq avait déjà un cap en vue, et un rêve, celui de concevoir un bateau d’aviron unique, fabriqué à la main, à la fois esthétique et performant. « Les bateaux d’aviron sont assez standardisés et ils sont souvent la propriété des clubs, pas des rameurs eux-mêmes. J’ai voulu imaginer quelque chose de totalement différent, un objet à part qui permet de retrouver toute la pureté des lignes et des sensations. Je pratique en amateur et mon fils rame quant à lui en compétition. C’est aussi pour lui que j’ai souhaité mener à bien ce projet. Pour cela, je me suis associé au designer Serge Rusak et à l’école Rubika de Valenciennes. Les élèves de cette dernière travaillent le plus souvent en collaboration avec des marques automobiles pour lesquelles ils conçoivent des prototypes. Ils ont appliqué la même exigence au bateau et ce sont eux qui ont eu l’idée de la queue d’hirondelle. »
Au fil de l’eau
Inspiré d’une certaine façon par les principes du biomimétisme, le design du bateau de Benoît Loicq reprend en effet la forme profilée des oiseaux synonymes de printemps. La coque se sépare en deux depuis les pieds du rameur jusqu’à la poupe. Assis sur le siège mobile, on a ainsi l’impression que l’eau s’écoule directement entre les jambes. « Cela renforce la sensation de sérénité et de communion avec l’élément liquide. Les bateaux Savile Boats ne sont pas destinés à la compétition, ce sont des bateaux de loisir ou de fitness, mais avec un haut niveau de prestation. Ils sont également conçus pour être stables – ce qui n’est pas le cas des avirons classiques – et pour ne pas se retourner même en cas de houle forte ou de vent. On peut ainsi totalement s’immerger dans l’expérience nautique. On part en balade en toute tranquillité, en phase avec l’effort physique et avec la nature, en se concentrant pleinement sur ce mouvement si particulier du coup d’aviron, dont on dit parfois qu’il est l’apprentissage de toute une vie. »
Un objet d’art
« Il nous a fallu six années de recherche et de développement avant de pouvoir commencer à fabriquer le premier bateau dont la coque est constituée d’une sorte de sandwich de matériaux composites, majoritairement du carbone. La création du moule a demandé de nombreuses phases tests car les formes concaves sont très difficiles à réaliser, avec des contraintes techniques nombreuses, notamment liées au poids. Le premier prototype affichait 26 kilos mais nous sommes parvenus à améliorer certains éléments pour le faire descendre dans un deuxième temps à 21 kilos. Il faut compter environ 300 heures de main d’œuvre pour fabriquer un exemplaire, que nous pouvons totalement personnaliser selon les échanges que nous avons avec son futur utilisateur. La peinture, l’assise, le cockpit, le dessin du carbone… les matières comme les teintes sont adaptables. Ce sont vraiment des pièces uniques et je travaille d’ailleurs avec un artiste contemporain qui va prochainement utiliser un bateau comme support de création. Lorsque nous avons présenté notre modèle au Monaco Yacht Show et au Festival de design du Lac de Côme, les réactions des visiteurs nous l’ont confirmé, il peut aussi être exposé à la manière d’une œuvre d’art et apprécié pour ses lignes en tant que tel. »
Ramer pour la bonne cause
Dernier point qui tient à cœur à Benoît Loicq, apporter au travers de Savile Boats une contribution au bien commun. Si ses bateaux – baptisés en référence à Savile Row, la célèbre rue londonienne siège des meilleurs tailleurs de la ville – sont bien des objets haut de gamme, ils sont aussi le témoignage d’une aventure humaine dont il veut transmettre les valeurs. « Une partie des bénéfices de la vente de chaque bateau est reversée à une œuvre caritative. Pour le premier exemplaire présenté à Côme, nous avons fait le choix de la Fondation Tara Océan qui explore avec son voilier la biodiversité des océans et sensibilise le grand public sur sa préservation. La fondation Roi Beaudouin nous soutient dans cette perspective. Elle nous permet de mettre en place ce type de partenariat et d’avoir un impact positif au-delà de la simple concrétisation de notre rêve. » Élégants, à la pointe de la technologie, performants et en phase avec leur temps, les bateaux Savile Boats ont de nombreux points communs avec l’ADN d’Audi. Et leur poids plume permet même de les transporter facilement grâce au porte-kayak Audi.
