Gitte Haenen, para-athlète : « When life punches you, punch back harder »
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Gitte Haenen, para‑athlète

Gitte Haenen, para-athlète : « When life punches you, punch back harder »

Avec un état d'esprit positif et une concentration à toute épreuve, vous pouvez transcender vos limites, comme l'a prouvé l'athlète Gitte Haenen. Celle qui a dû renoncer à une grande carrière dans la boxe thaï à cause d'un accident est aujourd'hui une para-athlète accomplie dans le sprint et le saut en longueur. Une performance de haut niveau sur les plans physique, mental et technologique.

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Gitte Haenen, para-athlète : « When life punches you, punch back harder »

Après une médaille de bronze obtenue au Championnat du Monde de boxe thaï en 2009, l'avenir sportif de Gitte Haenen semblait prometteur. Un an plus tard, un coup de pied au genou gauche lors d'un entraînement change le cours de son destin. Après plusieurs opérations, l'état de sa jambe continue de se détériorer, ce qui a conduit à la décision de l'amputer en 2016. À un rythme record, la Belge est toutefois parvenue à effectuer son retour, cette fois dans le saut en longueur et le sprint sur 100 mètres. Comment a-t-elle réussi un tel exploit ? Deux pistes sont à explorer : la motivation de Gitte d'un côté, et de l'autre la prothèse de jambe technologiquement avancée développée par le fabricant d'instruments orthopédiques Dries Glorieux, de la société Ottobock.

Ne faire qu’un avec la technologie

« Pendant la rééducation, j'avais déjà dit à mon physiothérapeute que je voulais faire du triathlon », se souvient Gitte Haenen. « Il m'a dit que la plupart des gens recommençaient à faire de l'exercice seulement trois ans après une amputation. Cependant, deux semaines après la rééducation, je testais déjà une lame. Et un an après l'amputation, je participais à des compétitions de sprint sur 100 m ainsi qu'à des courses de triathlon. »

Dries Glorieux d'Ottobock enchaîne : « Reprendre le sport à un haut niveau est très difficile après une amputation. Pendant la rééducation, vous réapprenez à vous tenir debout et à marcher. Pour passer de là à la course, il faut réactiver la zone de course dans le cerveau par l'entraînement. Le moment où cela se produit est magique. Au cours de ce processus, vous constatez immédiatement le talent des patients. Ils doivent avoir un contrôle total sur la prothèse et ne faire qu'un avec la solution technologique. Avec Gitte, ce talent sautait directement aux yeux. »

En janvier 2018, Haenen débute en saut en longueur, et décroche déjà l'argent aux championnats européens ainsi que le bronze au 100 m au mois d’août de la même année. En 2019, elle réitère cette belle performance lors des mondiaux d'athlétisme à Dubaï.

Chercher des nouveaux ajustements

Mais Haenen a un plus grand objectif en tête : les Jeux paralympiques de 2020. Malheureusement, ceux-ci sont reportés à cause du coronavirus. Elle doit attendre l’année suivante pour se rendre à Tokyo, où elle se classe 11e du sprint et termine 9e du saut en longueur.

« Deux mois avant les Jeux, j'ai été opérée pour une hernie. Je n'ai pas fini dernière, mais le résultat est quand même frustrant. Je ne veux pas m’arrêter sur cette performance », affirme Haenen. « Je vais prochainement aller en Suisse pour un Grand Prix, puis à Paris en juin sans oublier quelques courses en Belgique. J'aimerais revenir à un bon niveau, mais cela dépend de mon corps et aussi de l'équipement que j'utilise. Avec Ottobock, nous travaillons sur un nouveau réglage de ma lame. Il faut également évoluer dans ce domaine. »


Dries Glorieux complète : « Avec un athlète paralympique, on repousse toujours les limites en matière d'adaptation. Pensez à un pilote de course : une voiture doit être adaptée à ses réactions, c’est la même chose pour une prothèse et un athlète paralympique. La prothèse de Gitte doit être aussi dynamique que possible. Nous devons en fait diminuer l’effet de sécurité jusqu'à ce qu'elle maîtrise complètement la situation. Il faut viser cette précision. Ensuite, nous travaillons la lame, qui est fabriquée en carbone, jusque dans les moindres détails, afin qu’elle soit aussi solide et légère que possible. La flexibilité du matériau est également un atout : l'énergie que vous mettez à l'impact doit ressortir au bon moment. De cette manière, l'athlète peut s’appuyer sur une poussée optimale afin de courir ou sauter. »

Respecter les réglementation technologiques

Glorieux souligne un autre parallèle intéressant avec l'industrie automobile, notamment en ce qui concerne l'électronique : « Nous essayons bien sûr toujours d'être un peu meilleurs et plus rapides avec nos lames, mais au final, c'est surtout la performance de l'athlète lui-même qui fait la différence. D'un point de vue technologique, nous pourrions faire en sorte que les para-athlètes soient plus rapides et sautent plus loin que lors des Jeux olympiques, mais les prothèses sportives doivent respecter de nombreuses réglementations techniques. Nous ne sommes pas autorisés à ajouter de l'énergie, par exemple. Toute une différence par rapport à la prothèse quotidienne de Gitte, qui est équipée d’un genou électronique contenant beaucoup de technologies à l'intérieur : capteurs d'accélération, microprocesseurs... Ceux-ci analysent constamment chaque mouvement afin de fournir le soutien adéquat. C’est un peu l’inverse dans l'industrie automobile, où la technologie développée pour la course est souvent utilisée plus tard dans les voitures de série. »

Fil rouge

Bien qu'elle ait dû surmonter des obstacles majeurs sur son chemin, Gitte Haenen continue courageusement à construire sa carrière sportive. Selon elle, vous avez toujours le choix de la façon dont vous traitez les choses que vous ne pouvez pas changer.

« La citation 'When life punches you, punch back harder’ est publiée sur mon compte Instagram, mais elle m'a inspiré bien avant mon handicap. Elle me servait déjà de motivation lorsque je devais étudier, par exemple. Elle est devenue le fil rouge de ma vie, elle me rappelle que j'ai un objectif. Lorsque des événements indépendants de votre volonté se produisent, vous avez le contrôle sur la façon dont vous les gérez. Il y a bien des hauts et des bas, mais j'essaie toujours de me concentrer sur le positif. Par exemple, j'espère pouvoir participer aux Championnats du Monde et d'Europe l'année prochaine. J'espère que toutes les conditions seront réunies. »