Dakar Rally : l’Audi RS Q e-tron veut marquer l’histoire !
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Dakar Rally : l’Audi RS Q e-tron veut marquer l’histoire !

Dakar Rally : l’Audi RS Q e-tron veut marquer l’histoire !

Le défi est immense. Un peu comme celui de monter l’Himalaya ou… de traverser l’un des plus grands déserts du monde ! En janvier 2022, Audi Sport alignera trois voitures au départ du Dakar Rally, le Rallye-Raid le plus célèbre et le plus difficile du monde.

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Dakar Rally : l’Audi RS Q e-tron veut marquer l’histoire !

Si Audi a un passé dans les rallyes traditionnels, où la marque a imposé la transmission quattro au début des années ’80, elle n’a par contre jamais évolué de manière officielle en Rallye-Raid. Pourtant, Audi s’apprête à relever un challenge gigantesque : disputer le Dakar avec une motorisation électrique couplée à un générateur d’électricité.

Depuis quelques mois, le compte-à-rebours est lancé et chacun attendait impatiemment la présentation de la voiture qui sera pilotée par Stéphane Peterhansel (qui compte 14 victoires sur le Dakar), Carlos Sainz (un double Champion du Monde des Rallyes devenu triple vainqueur du Dakar) et Mattias Ekström, qui fait figure de débutant face à ses deux glorieux équipiers.

Première constatation, l’Audi RS Q e-tron a un look qui ne laisse pas indifférent. « La voiture a l’air futuriste et a de nombreux aspects de design qui sont spécifiques à Audi », explique Juan Manual Diaz, le chef d’équipe du « Motorsport Design » chez Audi. « Notre but était de symboliser notre slogan, Vorsprung durch Technik (l’avance par la technologie), et de montrer le futur de notre marque. »

Au-delà du look, c’est en effet la technologie qui importe. Audi veut être le premier constructeur à remporter le Dakar avec une chaîne de traction électrique, celle-ci étant couplée à un générateur d’électricité.

Avec des conditions extrêmes et des spéciales qui peuvent avoir une longueur jusqu’à 800 km, la technologie électrique semble peu appropriée pour une compétition dans le désert. Et c’est justement là que réside tout l’intérêt ! Car après avoir imposé le système quattro en rallye, puis sur les circuits, Audi peut aussi se targuer d’être le premier constructeur à avoir gagné les 24 Heures du Mans avec un prototype hybride (en 2012). Les défis technologiques font partie de l’ADN des quatre anneaux.

Cette fois, ce seront des moteurs électriques qui entraineront l’Audi RS Q e-tron. Le constructeur d’Ingolstadt ne part toutefois pas d'une feuille blanche : ce sont les moteurs utilisés actuellement sur l’Audi e-tron FE07 en Formula E qui s’attaqueront au désert. Un propulseur entraînera les roues avant et l’autre les roues arrière. Un troisième moteur (que l’on appelle MGU) du même type permettra de charger la batterie en roulant. De plus, l’énergie sera récupérée dans les phases de freinage. Avec une puissance de 500 kW maximum (soit 670 chevaux), qui pourrait toutefois être limitée réglementairement par l’organisateur, l’Audi RS Q e-tron devrait proposer des performances plus qu’intéressantes.

Point clé d’une voiture électrique : la batterie pèse environ 370 kg et a une capacité d’environ 50 kWh. Et alors que les moteurs électriques affichent une efficience de plus en plus remarquable, la batterie et la gestion de l’énergie constituent très clairement des domaines qui ne cessent de progresser. Et c’est aussi là que les développements apportés en compétition bénéficieront à l’avenir sur les Audi de route.

Toutefois, il est actuellement impossible de parcourir une spéciale de 800 km dans le désert uniquement avec l’autonomie de la batterie. Et comme il n’y a évidemment pas de station de recharge au milieu du désert de l’Arabie Saoudite, Audi a choisi un moteur TFSI hyper efficace pour servir de générateur d’électricité. Ce bloc est bien connu des passionnés de sport automobile. C’est celui qui était logé dans l’Audi RS 5 DTM. Tout en roulant, celui-ci rechargera en permanence les batteries. Et comme il sera constamment maintenu dans un régime idéal, entre 4.500 et 6.000 tours/minute, son efficience sera encore optimisée avec des rejets limités.

Parmi les particularités d’un tel prototype, signalons qu’il n’y a qu’une vitesse (et une marche arrière) et que, comme c’est le cas sur de nombreux véhicules électriques, les trains avant et arrière sont totalement indépendants. C’est le logiciel développé par Audi qui assure la répartition du couple entre les essieux avant et arrière et qui remplace ainsi le différentiel central mécanique, d’où un gain important de poids et d’espace.

Pour conclure, rappelons que c’est l’équipe Q Motorsport qui sera chargée de faire rouler ce qui sera indiscutablement la voiture de Rallye-Raid la plus évoluée technologiquement. « Audi a souvent ouvert de nouvelles voies en sport automobile, mais je pense que cette voiture est l’une des plus complexes que j’aie jamais vues », explique Sven Quandt, le Team Principal de Q Motorsport. « Avec une propulsion électrique, cela signifie que de nombreux systèmes doivent communiquer entre eux. En plus de la fiabilité, qui est essentielle sur un Dakar, c’est notre plus grand défi pour les prochains mois. »

Sven Quandt n’hésite pas à comparer ce défi à la première fois que l’homme a marché sur la Lune. « À l’époque, les ingénieurs ne savaient pas ce qui allait se passer », explique-t-il. « C’est la même chose pour nous. Si nous rejoignons l’arrivée de notre premier Dakar en janvier, ce sera déjà une victoire. »

Le prototype Audi RS Q e-tron a effectué son premier roulage à Neuburg début juillet, mais de nombreuses séances d’essais sont au programme d’ici janvier. Le développement ne fait que commencer !